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mardi 30 avril 2013

Souvenirs historiques lituaniens à Paris



(Merci à la page Facebook de la Communauté lituanienne en France (Prancūzijos LietuviųBendruomenė) qui m’a donné l’idée de départ de ce post)

Voici, quelques souvenirs qui, à Paris et en proche banlieue, pour peu que l’on soit observateur et connaisseur de l’histoire de la Lituanie, soulignent celle-ci a parfois croisé l’histoire de France
La restauration de la Tour de l’Horloge, construite entre 1350 et 1353 sur ordre du Roi Jean II le Bon, servant initialement de tour de guet au coin de la Conciergerie, à l’angle du boulevard du Palais et du quai de l’Horloge, a été terminée en Novembre 2012. Elle a permis de remettre en valeur la dite horloge qui fut, en 1370, la première horloge publique à Paris. En 1585, le Roi de France Henri III fit mettre en place un nouveau cadran dont l’encadrement fut réalisé par le sculpteur Germain Pilon. Henri de Valois ayant été un éphémère Roi de Pologne Grand-duc de Lituanie avant d’être Roi de France, c’est la raison pour laquelle on trouve côte à côte les armoiries de la France (fleurs de lys) et celles de la République des Deux Nations, incluant le Vytis, le chevalier blanc emblème du Grand-duché de Lituanie. 

  
L’autre monument, peut-être moins connu car moins visible, se trouve à l’intérieur de l’église Saint-Germain-des-Prés qui faisait jadis partie d’une abbaye éponyme. Il s’agit du tombeau du Roi de Pologne – Grand-duc de Lituanie Jean II Casimir Vasa qui, aujourd’hui, renferme toujours a priori son cœur. Rappelons que Jean II était Cardinal de Jésuites (du moins sur le papier) et qu’à la mort de son frère le Roi Ladislas IV Vasa il est élu Roi de Pologne (1648). Il obtient également une dispense pour épouser la veuve de son défunt frère, la princesse française Louise-Marie de Gonzague-Nevers. Son règne est une succession de guerres et de presque autant de défaites. Après avoir perdu son épouse en 1667, il abdique le 16 Septembre 1668 et se retire en France, où il devient abbé commendataire (c’est-à-dire qu’il en perçoit les revenus) des abbayes de Saint-Germain-des-Prés et de Saint-Martin de Nevers. Jean II Casimir décède à Nevers le 16 Décembre 1672 et est inhumé dans le cénotaphe ci-dessous, dans l’église abbatiale de Saint-Germain-des-Prés. En 1676, son corps est transféré dans la cathédrale du Wawel à Cracovie.



Si l’on quitte Paris et que l’on se rend à Montmorency (13 km au nord de Paris), on ne manquera pas d’aller visiter la collégiale Saint-Martin.  Dans les années qui suivirent l’échec de l’insurrection de 1830 – 1831 contre l’occupation russe, de nombreux Polonais et Lituaniens vinrent se réfugier à Paris, mais aussi à Montmorency. Bien qu’il soit décédé à Montfermeil, près de Meaux, on trouve dans la collégiale Saint-Martin un monument funéraire dédié au prince Adam Jerzy Czartoryski (1770 – 1861), qui fut curateur de l’Université de Vilnius (1803), mais aussi Ministre des Affaires Etrangères de l’Empire russe (1804 – 1805), avant d’être un éphémère Président du gouvernement provisoire de Pologne en 1830. Sous le buste du prince se trouve un blason avec le Vytis lituanien. A noter que le poète lituanien d’expression polonaise, Adam Mickiewicz, décédé à Istanbul le 26 Novembre 1865, a été enterré au cimetière de Montmorency le 21 Janvier 1861, avant d’être transporté en Pologne (cathédrale du Wawel à Cracovie) en 1890.



On citera également l’hôtel particulier qui abrita, de 1925 à 1940, la Légation de Lituanie à Paris (= Ambassade). La Lituanie avait acheté en Juillet 1925 l’hôtel Fournier, au 14 place Malesherbes, devenue depuis place du Général Catroux (XVIIe arrondissement). Le contrat d’acquisition avait été dûment inscrit à la conservation des hypothèques de Paris et la Lituanie avait payé l’intégralité du prix (1,5 millions de francs de l’époque) en quatre versements. En Août 1940, après que les soviétiques aient occupé les Etats baltes, conformément au pacte Molotov – Ribbentrop, les clés de la Légation, qui avaient été remises à la Préfecture de Police, sont données à l’URSS. Le problème a été réglé en 2001, les Etats baltes ayant cédé leurs immeubles à la France contre contrepartie financière (3 506 327 euros pour celui de la Légation de Lituanie), charge pour la France de se faire rembourser d’une façon ou d’une autre par la Russie. Aujourd’hui, l’hôtel Fournier abrite les bureaux de RIA-Novosti ! (voir aussi http://www.colisee.org/article.php?id_article=536)   


Il y a sans doute d’autres souvenirs historiques de la Lituanie à Paris et en France. Ce post n’ayant pas la prétention d’être exhaustif, j’accueillerai volontiers toutes les informations sur ce sujet. 

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