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samedi 5 mai 2012

Faut-il boycotter l’Euro 2012 de football en Ukraine ?


Soyons dès le départ sur la même longueur d’onde : je ne m’intéresse absolument pas au football ! La perspective de ne pas pouvoir bénéficier des analyses philosophiques de Laurent Blanc et aux approximations syntaxiques de Franck Ribéry auraient a contrario plutôt tendance à me réjouir ! (voir à ce sujet : http://pan-doktor-exrudis-vseznayko.over-blog.com/article-boycott-ukrainien-il-etait-une-mauvaise-foi-france-info-104446671.html)

Au travers de l’exemple de l’Euro de foot, le présent post traite plus globalement du boycott dans le sport.
Le Championnat d’Europe UEFA de football 2012 devrait se dérouler du 8 Juin au 1er Juillet 2012 en Pologne et en Ukraine. Le couple des deux pays organisateurs a été désigné le 18 Avril 2007, de préférence à l’Italie et à un autre couple Hongrie / Croatie. Dès 2008 il y eut des incertitudes quant aux capacités des pays organisateurs, et notamment de l’Ukraine, à livrer les infrastructures dans les délais. En Mars 2010, Michel Platini, Président de l’UEFA (Union of European Football Associations) tape même du poing sur la table du Président ukrainien Viktor Ianoukovytch. L’avant-dernier scandale ukrainien en date concernait le prix des chambres d’hôtels qui, excusez du peu, avait été multiplié par trois, quatre, voire cinq, « grâce à » la mafia locale !

Le problème infrastructure semblant a priori réglé, c’est désormais la politique ukrainienne qui vient agiter le microcosme footballistique.

Emboîtant le pas à la Commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, la Commission européenne annonce le 3 Mai 2012 que ses membres ne se rendront pas en Ukraine pour assister à l’événement, pour protester contre les conditions de détention de l’ancienne Premier Ministre Ioulia Tymochenko. Les gouvernements d’Allemagne, d’Autriche et de Belgique menacent de faire de même. Par contre, le Président polonais est opposé à un boycott, argumentant que cela empêcherait le rapprochement de l’Ukraine avec l’Union européenne et, au contraire, la pousserait dans les bras de la Russie. 

Au passage, on pourra s’étonner que la mesure ne se soit pas appliquée aux atteintes des droits de l’homme dans d’autres lieux et dans d’autres circonstances, à l’occasion du procès Khodorkovsky en Russie par exemple.

Je souligne que, pour l’instant, il ne s’agit que pour certains leaders politiques, de ne pas assister aux matchs ayant lieu en Ukraine. Ce qui devrait plutôt être agréable à leurs contribuables…… Certains demandent toutefois déjà que les matchs prévus en Ukraine soient joués ailleurs.

Une question demeure : ces actions vont-elles encourager le gouvernement ukrainien à repenser sa façon de traiter Mme Tymochenko ? Amnesty International n'y croit pas. Je serais enclin à penser la même chose.

Un boycott ne serait pas une première puisque, suite à l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques (dans la nuit du 24 au 25 Décembre 1979), les Jeux Olympiques d’été de Moscou, en 1980, avaient été boycottés par un grand nombre de pays, à l’instigation des Etats-Unis. En représailles, une quinzaine de pays du bloc communiste, U.S.S.S. en tête, boycotteront les J.O. de Los Angeles de 1984. Dans les deux cas, compte tenu des absences, la valeur des compétitions fut mise en question. Mais ce n’est pas le boycott qui a forcé les Russes à partir en 1989 !  

Certains appellent également au boycott (ou à la relocalisation dans un autre Etat) des Championnats du monde de hockey sur glace, prévus de se dérouler en 2014 au Bélarus. Les députés allemands, notamment, estiment que la situation politique y est "nettement plus dramatique qu'en Ukraine». Quand on voit le « succès » tout relatif des sanctions appliquées par l’Union Européenne, je ne suis pas persuadé que priver Lukashenka de son sport préféré soit de nature à le faire plier. 

Personnellement, car il faut toujours voir le côté positif, je verrais un grand avantage à ce que les matchs de foot prévus aient bien lieu en Ukraine. Les journalistes, notamment français, pourraient ainsi s’apercevoir que la capitale de l’Ukraine est Kyiv et non pas Kiev, et que les matchs se déroulent à Lviv (et non pas Lvov), Kharkiv (et non pas Kharkov) et à Donetsk ! 



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